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Fien Meynendonckx
09.12.2025
Interview Partenaire

Un week-end, un film, et beaucoup de héros de BD

Amplo et Mediarte ont choisi Getekend de Lode Caron et Droomelaer lors du 48H Film Project.

 

Réaliser un film en 48 heures ? Pourquoi s’infliger ça ? Pour repousser ses limites, transformer sa manière de travailler ou tout simplement… pour le fun. Chaque année, des centaines d’équipes dans le monde relèvent ce défi. Comme Lode Caron et son équipe Droomelaer. Il a décroché la deuxième place du 48H Film Project de Bruxelles, ce qui lui permet maintenant de concourir pour le prix international. « La Champions League », dit-il en riant.

 

Le 48H Film Project défie des cinéastes – d’amateurs à professionnels aguerris – d’écrire, tourner et monter un film en un seul week-end. Le vendredi à 19h, les candidat·e·s découvrent leur mission ; 48 heures plus tard, leur film doit être en ligne sur le site de l’organisateur. Le film ne peut dépasser sept minutes et doit intégrer un personnage imposé, un accessoire obligatoire et une phrase spécifique dans les dialogues.

 

Lors de la dernière édition bruxelloise, Lode Caron et Droomelaer ont raflé le prix du Meilleur Scénario et terminé deuxièmes avec Getekend.

 

 

Tu t’attendais à ça, Lode ?

 

Caron : « Pas du tout ! Il y avait cinquante-trois équipes avec des productions impressionnantes. Après avoir reçu le prix du Meilleur Scénario, je n’aurais jamais imaginé qu’on finirait aussi deuxièmes pour le Meilleur Film. »

 

« Les gagnants des événements locaux réalisent un film supplémentaire, projeté au festival Filmapalooza en mars s’ils sont nominés. On reçoit d'ailleurs notre nouvelle mission tout à l’heure. L’équipe est déjà prête pour un week-end chargé. »

 

Qu’est-ce qui t’a poussé à participer ?

 

Caron : « Je suis autodidacte et j’adore me challenger. Après mes études en électronique, j’ai notamment travaillé pour la VRT comme preneur de son et monteur, et je me suis formé seul au design 3D, à Blender et aux effets spéciaux. Il y a un peu plus d’un an, j’ai lancé Droomelaer, un studio audiovisuel aux activités très variées. Je ne veux pas me cantonner à un seul type de projet : je développe aussi des expériences immersives, des installations et des productions VR. »

 

 « Il y a quelque temps, j’ai réalisé un court métrage avec des amis du théâtre amateur. On a gagné quelques petits prix, ce qui nous a motivés à nous lancer dans le 48H Film Project. »

 

C’est comment, faire un film en 48 heures ? T’as appris un truc utile pour ton travail ?

 

Caron : « Tu es testé sur tous les fronts, c’est une vraie épreuve. Mais tu apprends à trouver des workflows pour travailler vite. J’ai beaucoup de chance avec mon chef op et mon ingénieur du son, et avec ma femme, qui fait la production et planifie tout incroyablement bien. »

 

« Comme j’ai un super lien avec mon chef op, on monte déjà le film dans notre tête pendant le tournage. Et mon ingénieur du son prépare la synchro audio en amont : ce qu’il fait est dingue. Quand tu as une équipe solide avec des forces complémentaires, tu es lancé. De la cuisine au régisseur pour diriger les acteurs, d’acteurs motivés à un compositeur talentueux pour la BO. Par exemple, Gaëtan Vandewoude d’Isbells voulait faire ses premiers pas dans la musique de film, et nous en avons bien profité. »

 

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C’est une épreuve. Il te faut une équipe pleine de talents complémentaires.

Aviez-vous déjà une idée avant de recevoir la consigne ?

 

Caron : « Tu pars vraiment de zéro, mais tu ne peux pas commencer sans avoir quelque chose en tête. Pour Getekend, on savait qu’on ne tournerait pas à Bruxelles, mais qu’on voulait un lien avec la ville. On s’est inspirés de ses nombreuses fresques BD. »

 

« Mais le processus d’écriture, tu ne peux pas t’y préparer. L’équipe d’écriture était prête à 19h, et ils avaient une heure pour brainstormer. Ma femme notait tout sur un tableau, puis le chef op et moi passions discuter. On voulait un scénario très compact, avec le minimum de dialogues. »

 

« On a choisi des personnages de BD parce qu’ils sont immédiatement reconnaissables et déjà dotés d’une personnalité. Professeur Barabas, c’est le type rigide ; Lucky Luke, le héros cool, etc. Et on a eu de la chance avec l’accessoire imposé : un pneu. Par hasard, j’étais allé à Francorchamps avec mon fils et on avait ramené un pneu. Il était assez grand pour remplacer le menhir sur le dos d’Obélix. »

 

Tu vas faire les choses autrement pour ce deuxième film ?

 

Caron : « On avait un casting énorme pour Getekend. Pour cette nouvelle édition, je veux une équipe plus petite, pour que les acteurs puissent mieux se déployer dans leur rôle. »

 

C’est quoi, l’ambiance au 48H Film Project ?

 

Caron : « Pendant le tournage, tu vois peu les autres équipes. Mais j’avais déjà participé une fois comme monteur avec une équipe néerlandaise, et j’avais totalement accroché. Certains ont déjà participé une cinquantaine de fois : c’est vraiment une communauté mondiale. »

 

Sur quoi travailles-tu encore ?

 

Caron : « Ce week-end, c’est tous sur le pont pour le nouveau film (rires). Mais je travaille aussi sur des projets immersifs (notamment pour des écoles) où on utilise des technologies comme le multicam, les projections et les iPads pour rendre l’expérience interactive. »

 

« On développe aussi un spectacle VR immersif à 360°. Et on écrit un pilote de série TV qu’on veut bientôt pitcher. Et à côté de ça, je bosse comme coach freelance, formateur et technicien audiovisuel pour la VRT. »

 

Amplo et Mediarte soutiennent ensemble le 48H Film Project Brussels et ont remis un prix à Lode Caron et Droomelaer pour Getekend.

 

Tu peux contacter Lode via son Instagram ou Facebook.


Et tu retrouves toutes les infos sur le 48H Film Project ici.